Pour démarrer ce blog, je vous propose de parcourir l’histoire de la gastronomie au travers de quelques dates et anecdotes.

Au Moyen Age, on mange plusieurs sortes de légumes (poireaux, choux, beaucoup de fèves), de la viande (veau, agneau, bœuf, gibiers — comme le faisan ou le lièvre — et de façon surprenante du héron, du cygne ou de l’ours). Les mets liquides (bouillons, potages, soupes et brouets) se mangent à la cuillère dans des écuelles. La viande à table est déposée sur une tranche de pain, le tranchoir, qui sert d’assiette et mangée avec les doigts, les principaux couverts de table n’existant pas encore. Et c’est à cette époque que la choucroute apparait en Alsace. Ayant passé mon enfance dans l’Est de la France, je suis fière de ce plat si ancien 😉

Au XIIIe s., le brie, ce fameux fromage de la famille des fromages à pâte molle à croûte fleurie, séduit déjà Paris. Il est une fierté de ma région natale. Pour rappel seuls les bries de Meaux et de Melun sont protégés par une AOP (Appellation d’Origine Protégée)

Au XIVe s., la réputation de la moutarde de Dijon est déjà bien établie. L’appellation moutarde de Dijon n’est pas une appellation d’origine contrôlée. Le terme correspond à une méthode de fabrication et un genre de moutarde plus qu’à un produit dont la provenance et les ingrédients sont liés à un terroir

 Au XVIe s., la fourchette, ustensile de notre quotidien d’aujourd’hui, fait son apparition dans la haute noblesse française, grâce à Catherine de Médicis qui la rapporte d’Italie

Aout 1666, le Roquefort c’est de Roquefort 😉!! Le parlement de Toulouse interdit de vendre « pour véritable fromage de Roquefort » du fromage qui ne serait pas fabriqué à Roquefort. C’est un fromage à pâte persillée fabriqué exclusivement avec des laits crus de brebis. C’est la seule AOP à pâte persillée

Fin XVIIe s., les vins de Champagne mousseux font leur apparition

1733 : 1ère recette de blanquette de veau – référence culinaire de la gastronomie française. Deux « commissaires » célèbres raffolent de ce plat préparé par leur épouse ou par leur maman respectivement le commissaire Maigret (G. Simenon), et le commissaire San-Antonio (F. Dard) 😊

1790 : bien que prisée depuis l’Antiquité, la Tuber melanosporum, la truffe commence à être cultivée – début de la trufficulture

XIXe s., inauguration à Paris du Rocher de Cancale, à côté des Halles, situé aujourd’hui rue Montorgueil – établissement célèbre pour les huîtres qu’on y mange

1830 : le centre de gravité de la haute gastronomie parisienne migre du Palais Royal aux boulevards : boulevard du Temple avec le Cadran Bleu, le boulevard des Italiens avec le Café Hardy, le Café Anglais, Le Café Riche et le Café de Paris (leur crêpe Suzette est la meilleure que j’ai mangé à ce jour 😉)

1853 : première recette de petits pains appelés croissants 

1884 : le chef Auguste Escoffier prend les commandes des cuisines du Grand Hôtel à Monte Carlo, dirigé par César Ritz. L’hôtellerie de luxe moderne se développe (Savoy Hotel à Londres, hôtel Ritz à Paris, Carlton de Londres)

Décembre 1889 : la tarte des sœurs Tatin fait l’objet d’un article de journal 😉

Fin XIXe s. – début XXe s. de nouveaux établissements occupent le devant de la scène gastronomique parisienne : Place de la Madeleine et de la rue Royale -> Maxim’s, Weber ou Lucas (futur Lucas-Carton) ; du coté des Champs Elysées et du bois de Boulogne -> le Ledoyen, le Pavillon de l’Elysée, le Laurent, le Fouquet’s, La Grande Cascade, le Pré Catalan ; Rive gauche -> la Tour d’Argent et Lapérouse

Début XXe s., le terme de quiche lorraine, autre fierté de mon enfance 😉, devient synonyme de galette aux œufs, à la crème et au lard

1912 : un arrêté crée l’Ecole pratique d’industrie hôtelière à Thonon-les-Bains, 1ere école d’enseignement hôtelier

Entre les 2 guerres : Age d’or des Mères Lyonnaises durant les années 1920-1930. Ces femmes étaient souvent d’anciennes cuisinières de maisons bourgeoises qui ouvrirent des restaurants comme la mère Brazier, la mère Bourgeois, la mère Blanc, la mère Jean… Leur renommée se prolongera jusque dans les années 70

Années 20 : le « prince des gastronomes » Curnonsky, et Marcel Rouff fondent l’Académie des gastronomes et mettent en valeur la cuisine régionale française, popularisée par les premiers livre de cuisine traitant de ce sujet

1932 : Ginette Mathiot publie « Je sais cuisiner », livre que nous avons de grand-mère en fille et petite-fille dans ma famille 😊 C’est un basique !

1933 : le guide Michelin inaugure la classification que l’on connait encore aujourd’hui :

*** Vaut le détour, ** Mérite le détour, * Une bonne table dans la localité

1953 : « Les recettes de M.X », est la première émission de cuisine à la TV française. Raymond Oliver et Catherine Langeais prendront la relève avec « les Recettes du Chef », rebaptisée « Art et magie de la cuisine » en 1955

1965 : le grand Paul Bocuse obtient sa 3è étoile pour son restaurant l’Auberge du Pont de Collonges

1969 : création des fiches cuisine dans Elle

Oct 1973 : le magazine Gault & Millau formule les 10 commandements de la nouvelle cuisine

1992 :  Yves Camdeborde ouvre le bistrot La Régalade, à Paris, qui marque le début de la bistronomie

Nov 2010 : le repas gastronomique des Français est inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Mais c’est le Mexique qui est le premier pays à proposer à l’UNESCO la reconnaissance de sa gastronomie au patrimoine culturel de l’humanité

2014 : Paul Bocuse fête le 50è anniversaire de sa 3è étoile Michelin

 

Aussi, la gastronomie est célébrée dans le monde entier, à table comme dans les arts, notamment grâce au cinéma, qui diffuse notamment « Le festin de Babette », « Les saveurs du Palais » et dernièrement « Délicieux ».